Les études successives de l’ACFE sur la fraude interne et les abus professionnelles indiquent constamment une surreprésentation des hommes parmi les fraudeurs détectés.
D’après le Report to the Nations 2020, on note 72% d’hommes et 28% de femmes dans la population des fraudeurs détectés. Les pertes médianes par cas de fraudes commises par les hommes et détectées s’élèvent à 150 000 USD, alors que pour celles commises par les femmes, les valeurs se situent à 85 000 USD.
Selon les Reports to the Nations publiés par l’ACFE en 2018, et en 2016, on note une répartition de :
En 2014, la répartition était de 66,8% et 185 000 USD de pertes médianes pour les hommes et de 33,2% et 85 000 USD de pertes médianes pour les femmes.
En 2012, la répartition était de 65% et 200 000 USD de pertes médianes pour les hommes et de 35% et 85 000 USD de pertes médianes pour les femmes.
D’après les données de la Banque Mondiale, la population active féminine représentait entre 38,838% et 38,889% entre 2012 et 2019, période sur laquelle avaient été collectées les données relatives aux cas de fraudes étudiés dans les études successives de l’ACFE.
Les chiffres de l’étude ACFE de 2020 indiquent par ailleurs que plus des trois quarts des cas de fraudes émanent de 8 fonctions où les hommes semblent aussi sur-représentés : opérations (15%), dirigeants/cadres supérieurs (14%), comptabilité (12%), ventes (11%), service-clients (9%) services administratifs (6%), finance (5%) et achats (5%).
Nous ne pouvons donc pas conclure, sur la base des seuls chiffres des Reports to the Nations, à un déterminisme du genre par rapport à la fraude. En effet, le sexe ratio observé dans les populations des fraudeurs détectés reste relativement proche du ratio observé dans la population active, et surtout dans les fonctions les plus exposées aux fraudes internes.
On peut toutefois aisément corréler la différence d’impact avec la surreprésentation des hommes dans les hautes sphères de la hiérarchie des organisations.
Des études plus approfondies apporteront des éléments d’appréciation complémentaires. Les actions de réformes en termes de codes de gouvernance et de dispositifs anti-fraude appropriés à chaque environnement pourraient en découler, le cas échéant.