La Chine renforce sa campagne anti-corruption au sein de l’Armée populaire de libération (APL), sous l’impulsion du président Xi Jinping. D’après une information du Financial Times des 27 et 28 novembre 2024, Dong Jun, actuel ministre de la Défense, serait au cœur d’une enquête pour corruption présumée, faisant de lui le troisième ministre de la Défense consécutif à être visé. Cette enquête, bien que démentie par les autorités chinoises, s’inscrit dans une opération plus large visant à éradiquer les pratiques illicites au sein des plus hautes sphères de l’armée.
Parallèlement, Miao Hua, membre influent de la Commission militaire centrale (CMC), a été suspendu pour "graves violations de discipline," un terme souvent synonyme de corruption. Ces dernières accusations font suite à la destitution des anciens ministres Li Shangfu et Wei Fenghe, ainsi qu’à des enquêtes touchant les dirigeants des Forces stratégiques responsables des missiles et des systèmes nucléaires.
Au-delà d’un simple nettoyage administratif et politique visant à éliminer ses opposants, Xi Jinping agit en homme d’État soucieux de protéger son pays. La lutte contre la corruption est aussi une réponse stratégique pour renforcer les moyens sécuritaires de la Chine. La corruption, en effet, constitue un outil redoutablement efficace pour affaiblir et déstabiliser une communauté, une organisation ou un pays. En éradiquant ces pratiques, Xi Jinping cherche à préserver la stabilité et l’efficacité de l’APL, tout en garantissant son allégeance au Parti communiste.
Ces mesures illustrent une volonté de Xi Jinping d’assurer la loyauté absolue de l’armée envers le Parti tout en consolidant son contrôle personnel sur l’institution militaire. Cependant, cette campagne soulève des interrogations sur l’efficacité opérationnelle de l’APL, notamment dans le contexte de la tension croissante avec les États-Unis sur des sujets tels que Taïwan et la mer de Chine méridionale.
En recentrant sa stratégie de réforme militaire sur la discipline, la transparence et la sécurité nationale, Xi Jinping démontre que sa lutte contre la corruption va bien au-delà d’un enjeu politique. Elle vise à renforcer les fondations mêmes de la puissance chinoise dans un environnement géopolitique de plus en plus complexe.
Les réformes anti-corruption engagées par Xi Jinping chez les fonctionnaires et au sein de l’Armée populaire de libération (APL) offrent des enseignements précieux pour les dirigeants d'entreprises, d'organisations et de pays, en matière de gouvernance et de gestion stratégique. Voici quelques leçons à retenir :
Xi Jinping considère la corruption comme une menace directe à la sécurité nationale et à la capacité opérationnelle de l’APL. Les enquêtes menées, notamment au sein des Forces stratégiques chargées des systèmes nucléaires, montrent que la corruption fragilise les institutions critiques. Les dirigeants doivent de même reconnaître que la corruption, si elle n'est pas contrôlée, peut saboter les objectifs stratégiques de leur organisation, en la rendant vulnérable aux dysfonctionnements internes et aux attaques externes.
Xi Jinping mène sa campagne anti-corruption malgré les risques politiques et les résistances internes. En éradiquant les comportements déviants, il vise non seulement à consolider son pouvoir, mais aussi à préserver l’efficacité et la stabilité de l’APL. Les dirigeants doivent adopter le même courage en assumant des réformes nécessaires, même impopulaires, tout en s’inscrivant dans une vision durable qui dépasse les gains à court terme. Comme en Chine, ces actions peuvent transformer une organisation, non seulement en renforçant sa gouvernance, mais aussi en la positionnant comme un acteur crédible et performant sur le long terme.
L'exemple de la Chine, où trois ministres de la Défense consécutifs (Dong Jun, Li Shangfu et Wei Fenghe) ont été mis en cause pour corruption, illustre l'importance de mécanismes de contrôle robustes. En éliminant les responsables corrompus, Xi Jinping vise à renforcer la cohésion, la loyauté et la crédibilité de l’Armée populaire de libération (APL). Pour les dirigeants, cela montre qu’instaurer une culture d’intégrité est crucial pour préserver la confiance des parties prenantes et maintenir la cohésion interne.
La loyauté envers le Parti communiste est au cœur des réformes de Xi Jinping, comme le montre la suspension de Miao Hua, membre influent de la Commission militaire centrale, pour "graves violations de discipline." Ce cas illustre la nécessité pour les dirigeants de garantir que les valeurs organisationnelles sont pleinement incarnées à tous les niveaux. Cela implique d’établir des structures qui surveillent, évaluent et renforcent l’adhésion aux principes fondamentaux.
Les réformes chinoises ont ciblé des zones stratégiques comme l’approvisionnement militaire et les postes clés de commandement. De manière similaire, les organisations doivent identifier leurs points de vulnérabilité, tels que les fonctions financières, les chaînes d'approvisionnement ou les unités stratégiques, et y instaurer des contrôles renforcés. En Chine, ces efforts traduisent la volonté de Xi Jinping de sécuriser les capacités militaires face aux défis internationaux.
Ces leçons rappellent qu’une bonne gouvernance ne se limite pas à la conformité réglementaire ou à des proclamations d’ordre éthique, mais constitue un levier stratégique pour garantir la sécurité, la stabilité, la performance et la durabilité d’une organisation ou d’un pays.
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