Pendant près d'un mois, les assises ayant réuni plus de 600 participants représentant divers secteurs de la société ont formulé des recommandations de réformes substantielles pour le pays, remises le 30 avril 2024 au Président de la transition, le général Brice Oligui Nguema. Ces recommandations incluent, entre autres :
- Le Dialogue national propose l’affirmation d'un régime présidentiel avec un mandat de sept ans, renouvelable une fois, ainsi que la suppression du poste de premier ministre au profit d'un vice-président aux pouvoirs limités. La condition stipule que le Président doit être de nationalité gabonaise par filiation, sans posséder de double nationalité.
- Le Dialogue national propose également la possibilité de destitution du Président de la République et d'autres hauts responsables, notamment les ministres, les présidents des hautes cours et les juges de la Cour constitutionnelle pour haute trahison. La procédure exigerait une majorité des deux-tiers des parlementaires.
- La justice serait indépendante, avec des mesures visant à éviter toute influence politique. Notamment, le Président de la République resterait à la tête du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), mais le ministre de la Justice n’aurait plus d’autorité sur le parquet, et ne serait plus membre du CSM, tout comme les députés.
- Les réformes constitutionnelles seraient rendues difficiles et nécessiteraient un référendum ou un consensus national. La composition de la Cour constitutionnelle reste à être déterminée par la future assemblée constituante issue du Parlement actuel pour rédiger une nouvelle Constitution.
- Les parlementaires auraient un mandat de cinq ans, renouvelable à vie, avec une incompatibilité entre les fonctions de ministre et de député.
- Les accords de coopération internationale seront révisés, qu’ils soient signés avec la France ou les autres pays ; à l’issue de quoi des ajustements éventuels seraient décidés.
- En outres, les formations politiques seraient suspendues temporairement, avec une interdiction pour les anciens leaders du parti au pouvoir d'être éligibles pendant trois ans. La période de transition est maintenue à deux ans, mais prolongeable d’un an en cas de force majeure.
Reste à passer des bonnes intentions à la formulation de dispositifs pragmatiques et conformes aux attentes des citoyens, puis de la théorie à la pratique. A suivre…