Au terme de deux années d’enquêtes internationales, dix (10) personnes sont renvoyées devant le tribunal pénal de la Cité du Vatican sur des chefs d’accusation de corruption, blanchiment d’argent et auto-blanchiment, abus de pouvoir fraude, détournement de fonds, violation du secret professionnel, faux en écriture publique et faux en écriture privé.
Parmi les prévenus figurent notamment des personnalités haut-placées au Vatican dont le Cardinal Angelo Becciu (anciennement substitut de la Secrétairie d’Etat), Monseigneur Mauro Carlino (ancien Secrétaire du substitut de la Secrétairie d’Etat), René Brülhart (ancien Président de l’Autorité de l’information Financière, AIF) et Tommaso dei Ruzza (ancien directeur de l’AIF), etc. Nul ne semble donc plus être au-dessus des lois…
« La négligence d’un pasteur à recourir au système pénal rend manifeste le fait qu’il ne remplit pas correctement sa fonction », avait fait savoir le Pape François lors de la révision du Code de droit canonique publiée le 1 juin dernier et de préciser que la Charité « exige que les pasteurs aient recours au système pénal aussi souvent que nécessaire…. »
D’évidence, le Pape François veut remplir sa « fonction de pasteur » telle qu’il l’a théorisée.
Comme le souligne le communiqué du bureau de presse du Saint-Siège en date du 3 juillet écoulé, « l’initiative judiciaire est directement liée aux indications et aux réformes » du Pape Francois « dans le travail de transparence et de réorganisation des finances du Vatican ». Donc, un leadership parfaitement assumé par le Pape François dans la mise en œuvre de ses réformes visant à assainir la gouvernance financière au Vatican.
Cas d’école très instructif pour tous spécialistes de la gouvernance, de la lutte contre la corruption et les crimes financiers.
Les réformes en cours au Vatican et visant à établir un système d’intégrité renforcée, réformes initiées et portées de manière volontariste par le Souverain pontife en personne, illustrent quelques-unes des meilleures pratiques en la matière : implication de la plus haute hiérarchie, clarifications et précisions des valeurs, des règles, des responsabilités et des pouvoirs ; sanctions en cas d’infraction quelle que soit la qualité du fautif, transparence et crédibilité dans le traitements des incidents, maîtrise de la communication de crise, dosage subtil entre les actions d’ordre temporel et celles d’ordre spirituel; etc.
Le résumé de l’acte d’accusation est consultable ici : https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2021-07/vatican-proces-sloane-avenue-acte-accusation.html
Le résumé des quelques 500 pages du rapport d’enquêtes est consultable ici : https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2021-07/documents-et-temoignages-de-l-acte-d-accusation.html