Les fraudes aux états financiers restent les moins fréquentes mais les plus coûteuses en terme d’impact, pouvant conduire à la disparition des entités victimes. Wirecard est seulement le dernier scandale financier en date qui en est l’illustration. Les périodes d’incertitude sont connues pour faire le lit des manipulations comptables et financières.
Quelques points d’attention pour les investisseurs, les auditeurs et autres utilisateurs des états-financiers :
- Vérifier le réalisme des hypothèses et la diligence du processus dans l’établissement des estimations dans les comptes. Traditionnellement, ces dernières sont basées sur les jugements des situations. Peu de spécialistes disposent de l’expérience et des outils de projection et de prévision adaptés à une situation aussi dramatique et changeante que cette période post pandémique Covid-19. Et sans surprise, peu de prévisions dans une période aussi instable se sont matérialisées. Comment, par exemple, ont été estimées les provisions pour dépréciation d’actifs (créances, stocks, goodwill, etc.) ?
- Questionner la qualité des audits. En effet, les comptes ont été établis à travers des processus qui ont beaucoup évolué en très peu de temps, avec plusieurs aspects du travail d’audit passés au digital et au distanciel. La faible familiarité à cette nouvelle donne devrait avoir un impact sur la qualité des audits. Dans quelles conditions ont été réalisés les inventaires de stocks en pleine période de confinement, par exemple ? Quelles ont été les diligences mises en œuvre pour authentifier les documents sous format digital communiqués aux auditeurs des comptes ? Etc…
L’exercice d’un scepticisme professionnel accru reste donc la règle en ces temps troublés et instables.
Le présent post conclut notre série sur le Report To the Nations 2020.